Le prieuré

Le Prieuré

Entre 1080 et 1094, l’église fût donnée aux moines bénédictins de Saint-Nicolas d’Angers qui établirent un prieuré. La partie centrale de la maison date du 18ème siècle. Elle se distingue des ajouts latéraux du 19ème siècle par son enduit ancien et son toit à quatre pans.

rue de la Tonnelle / 5 rue de la Tannerie

 

La maison actuelle du prieuré
La maison du prieuré a été reconstruite, probablement au 18ème siècle. L’abbé Angot signale la date de 1745 sur une cheminée. Il s’agit de la partie centrale du groupe de constructions actuel accolé au chœur de l’église. Cette partie, plus ancienne que le reste, se distingue par le fait qu’elle a conservé un enduit ancien. Son toit était à quatre pans (« à croupes »), comme on le voit du côté nord.
Le bâtiment a été allongé en deux fois au 19e siècle. Des annexes plus basses ont d’abord été ajoutées vers 1836 en prolongement vers le nord, c’est-à-dire vers la rue de la Tonnelle (enregistrement sur la matrice cadastrale en 1839). Puis l’on a construit un bâtiment d’habitation à étage et à fenêtres de briques vers le sud, jusqu’à la rue de la Tannerie.

Naissance du prieuré et du bourg
Au 11e siècle, l’église de Parné et les terrains voisins appartenaient à la puissante famille de Château-du-Loir. La raison en est que cette famille possédait dans la région, depuis l’époque carolingienne, d’importants domaines dont le centre était Argentré et qu’elle en était originaire par une branche maternelle. L’un de ses membres les plus importants fut, au 11e siècle, Gervais, évêque du Mans de 1036 à 1055 puis archevêque de Reims, mort en 1067. Les Château-du-Loir étaient les rivaux des comtes du Mans et ont joué un rôle politique important dans le Maine. Ils semblent avoir encouragé l’implantation de Guy Ier de Laval, seigneur originaire d’Avoise dans la Sarthe mais ayant des attaches par sa femme dans la région lavalloise où il vint fonder son château vers 1025 sans l’accord du comte du Maine. Guy Ier se maria en effet à la même époque à Rotrude, membre de la famille de Château-du-Loir.
Adam de Château-du-Loir, neveu de l’évêque Gervais, donna la partie de l’église de Parné qu’il possédait aux moines de l’abbaye bénédictine Saint-Nicolas d’Angers pour y fonder un prieuré. Cela se passait entre 1080 et 1094. Le reste de l’église fut concédé aux moines par Guillaume de Parné, sans doute vassal du précédent, et par un certain Dreux de la Croix. Les religieux s’installèrent dans une maison située au chevet de l’église.
Adam de Château-du-Loir donna également aux moines des terrains pour créer un bourg. Le terme de bourg a un sens juridique précis au Moyen Âge : c’est un espace clairement délimité à l’intérieur duquel les habitants ont un certain nombre de privilèges (avantages fiscaux, monopole de leur activité quand ils sont commerçants…). Les seigneurs ont favorisé le regroupement d’une partie de la population dans des bourgs pour mieux contrôler leurs sujets et bénéficier du développement économique induit (taxes sur les foires et marchés…).
D’autres donations intervinrent à la fin du 11e ou au début du 12e siècle : un jardin, une vigne… Guy II de Laval donna aux moines des droits sur la voirie.
Le bourg se constitua en bordure du chemin valais. Cette route médiévale, qui apparaît dans les textes au début du 12e siècle, reliait Sablé à Laval et, au-delà, Tours au Mont-Saint-Michel. Sa traversée de Parné correspond aujourd’hui à la partie de la Grande Rue longeant le cimetière, à la rue aux Chèvres et à la rue du Val d’Ouette, où subsiste le pont médiéval permettant de franchir la rivière. On peut supposer que les limites du bourg correspondaient au chemin valais vers l’ouest et à la rue de la Tannerie vers le sud et vers l’est. Vers le nord, il s’arrêtait vers la rue des Roches ou, peut-être, sur la rue aux Prêtres.