Mairie

La Mairie

L’ancien presbytère, devenu mairie en 1983, est un assemblage de constructions restées distinctes au niveau des toitures. La partie gauche, parallèle à la rue de la Tannerie, remonte aux années 1443-1456, après les dégâts de la guerre de Cent Ans. Elle a conservé son ancienne porte en plein cintre, aujourd’hui bouchée. Une aile perpendiculaire, à l’arrière, date du 16ème siècle. L’ensemble a reçu, entre 1643 et 1647, les charpentes qui subsistent aujourd’hui. L’ajout d’un pavillon au 18ème siècle, dans l’angle des deux ailes, a donné le volume définitif.

1 place du Prieuré

Cinq siècles d’architecture
Ce bâtiment carré est l’ancien presbytère. Le traitement individualisé des toitures pour chaque partie donne à l’édifice son caractère pittoresque. Il reste, contre la partie droite (nord) du bâtiment, là où vient d’être percée une nouvelle entrée, une partie de l’ancien mur de clôture.
Il ne reste que quelques traces, en sous-sol, du bâtiment antérieur à la guerre de Cent Ans. Ruiné lors du conflit, le presbytère a été partiellement reconstruit par le curé Jean Legault entre 1443 et 1456. De cette époque doit dater la partie parallèle à la rue de la Tannerie (route d’Entrammes) et, en particulier, à gauche sur la façade donnant sur la place du Prieuré, la porte aujourd’hui bouchée à arc en plein cintre. Le matériau utilisé pour cette porte, un grès gris, est caractéristique de ce que l’on employait dans la région de Laval au 15e siècle. On le retrouve dans la porte ancienne de l’auberge de la Croix-Blanche, datant exactement de la même époque, mais aussi sur les chapelles latérales de l’églises (fenêtres, animaux sculptés sur le pignon sud), bâties au 15e siècle.
Une aile perpendiculaire a été construite à l’arrière du bâtiment sans doute au 16e siècle. Puis elle a été allongée entre 1643 et 1647, en même temps que l’on ajoutait un escalier au nord et que l’on refaisait l’ensemble des toitures et planchers. En 2015, une étude dendrochronologique (examen de l’épaisseur des cernes du bois) a fourni une datation précise pour cette phase.
Au 18e siècle, avant 1777, un pavillon a été ajouté à droite dans l’angle formé par les deux ailes, donnant au bâtiment son aspect massif actuel.
Enfin, toutes les portes et fenêtres ont été refaites en 1835. Devenu mairie en 1983, le bâtiment a été restauré et a fait l’objet de quelques aménagements intérieurs.

Un hôte de marque au presbytère de Parné en 1832 : Lacordaire
Jean-Baptiste-Henri Lacordaire (1802-1861) est, avec Lamennais et Montalembert, l’une des têtes de file du catholicisme libéral en France au 19e siècle. Il est considéré comme l’un des prédécesseurs de la démocratie chrétienne. Avocat, puis prêtre, il fonde en 1830 le journal L’Avenir qui défend les idées libérales. Toutefois, ces idées sont rejetées par le pape Grégoire XVI, auprès duquel les trois hommes sont venus les défendre à Rome à la fin de 1831.
À la différence de Lamennais, Lacordaire se soumet rapidement. C’est dans ce contexte qu’il effectue une sorte de retraite de réflexion à Parné, en juin 1832, chez le curé de la paroisse Charles Saint-Martin. Il se rendra ensuite chez Lamennais à la Chesnaie (Plesder, près de Combourg, Ille-et-Vilaine), où la rupture entre les deux hommes sera consommée en décembre, Lamennais refusant le conservatisme pontifical et se préparant à quitter l’Église.
Devenu dominicain, Lacordaire se rendit célèbre par ses conférences à Notre-Dame de Paris et se rallia au régime républicain en 1848.

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